Hillsong : quels étaient les signes d'une catastrophe annoncée ?
Dans un article de presse publié en 2010, on apprend que tous les éléments étaient là pour que ça parte en vrille.
J’ai toujours du mal avec le fait que l’église que j’ai servie pendant plusieurs années soit aujourd’hui associée à une culture abusive, une mauvaise gestion des finances, et une structure de leadership toxique. J’ai joué un rôle dans cette structure, et j’ai aussi espéré pouvoir la changer. Mais quelqu’un a-t-il vraiment le pouvoir de changer Hillsong ?
C’est la question que je me suis posée en fouillant dans les archives de presse. Je suis tombée sur un article, publié il y a près de 15 ans, qui m’a aidée à comprendre que le sort de la mégaéglise internationale était scellé depuis bien avant la naissance d’Hillsong Paris.
Je vous traduis ci-dessous l’article du Sunday Telegraph, publié le 25 juillet 2010 (il y a 14 ans jour pour jour!!!), sur comment l’organisation Hillsong a été façonnée pour servir les intérêts d’un petit groupe de personnes. Le journaliste australien Adam Shand remet en cause le statut défiscalisé de l’église Hillsong (comme je l’ai fait dans ma lettre ouverte publiée 13 ans plus tard). Toute ressemblance avec Hillsong France n’est pas fortuite et n’est pas le fruit d’une coïncidence. Elle devrait alerter chacun de nous sur la nécessité de réformer ce système avant que toutes les églises soient pénalisées par plus de régulation de la part des autorités publiques.
Au programme :
Hillsong, la monarchie Houston et la gestion de l’argent
Le ministère selon Hillsong : une activité très lucrative
L’opacité d’Hillsong et l’administration fiscale australienne
Où va l’argent ?
Un montage juridique sophistiqué pour ne pas payer d’impôts (et se faire payer en avantages marginaux)
Comment Leadership Ministries Inc. a enrichi les Houston
LMI a également bénéficié aux activités immobilières des Houston
Hillsong et l’escalier à $50 millions qui mène au paradis
« Hillsong et d’autres églises similaires échappent au contrôle du contribuable et de la surveillance publique. Une fois que leur statut est approuvé par l’administration des finances publiques, il n’y a plus de redevabilité ni de transparence. » — Nick Xenophon, sénateur australien.
Dans son livre/évangile de prospérité “You Need More Money”, publié en 1999, Brian Houson, le patron de Hillsong, exhorte ses fidèles à « ne pas donner à quelqu’un d’autre le pouvoir sur votre liberté financière ». Âgé de 56 ans, le pasteur d’origine néo-zélandaise pratique ce qu’il prêche. Il est le pasteur le plus riche d’Australie, présidant un empire mondial à 50 millions de dollars. Cet empire est une boîte noire pour le contribuable, échappant à au contrôle des autorités publiques et même à celui de sa propre congrégation.
La monarchie Houston et la gestion de l’argent
D’après les statuts de Hillsong, en tant que pasteur principal et président de l’organisation, Brian Houston a le contrôle quasi total des finances de l’église. Lui et le Conseil d’Administration peuvent liquider les actifs et transférer l’argent de l’église vers des entités similaires en Australie ou offshore, selon leur propre discrétion et sans payer un centime de taxe.
Brian Houston a révélé au Sunday Telegraph que son salaire était « légèrement au dessus de 300 000 dollars par an »
C’est une affaire de famille. La femme de Brian, Bobbie Houston, est aussi pasteure à Hillsong. Son fils aîné, Joel, est le directeur créatif de Hillsong et le chanteur principal du groupe de musique de la maison, Hillsong United.
L’église gagne plus de 9 millions de dollars en royalties défiscalisées chaque année. Ben, un autre fils des Houston, et sa femme, Lucille, sont aussi pasteurs pour les cultes d’Hillsong sur les plages du Nord. Laura, la fille, et son mari Peter Toggs, prêchent au ministère de la jeunesse.
La famille Houston se partage la prospérité de l’église australienne qui grandit le plus vite en Australie au travers de structures à but non-lucratif. Ces structures récompensent les Houstons pour leur implication dans le développement de la marque internationale avec des notes de frais très généreuses. Brian Houston a révélé au Sunday Telegraph que son salaire était « légèrement au dessus de 300 000 dollars par an ». « Le montant de mon salaire est constant tout au long de l’année et inclue les avantages sociaux. Je paie l’impôt sur les revenus » a-t-il déclaré. D’après un représentant de l’administration fiscale australienne, par définition, le mot « salaire » n’inclue pas les avantages sociaux et les exonérations fiscales.
La structure principale de la famille Houston, la société Leadership Ministries Inc, peut couvrir jusqu’à 1 million de dollars de dépenses exonérées de taxes pour ses employés. Par exemple, Brian Houston s’est offert un tour d’Europe tous frais payés, en accompagnant son fils sur la tournée de Hillsong United à travers l’Angleterre, l’Irelande du Nord, l’Allemagne, la France et le Portugal.
Durant un week-end, un pasteur peut collecter 60 000 dollars en offrandes d’amour
Le nouvel album live du groupe — A Beautiful Exchange – s’est hissé dans le top 10 de iTunes dès sa sortie, ce mois-ci, et conquiert la troisième place des ventes nationales, derrière Eminem et Kylie Minogue.
Ces tournées internationales constituent de grosses sources de revenus pour Brian Houston, très demandé en tant qu’orateur. Les pasteurs encouragent leur congrégation à faire des “offrandes d’amour” aux prédicateurs qui leur rendent visite, comme Brian Houston.
Le ministère selon Hillsong : une activité très lucrative
Selon des sources internes, durant un week-end, un pasteur peut collecter 60 000 dollars en offrandes d’amour, la plupart en cash.
Brian Houston a indiqué au Sunday Telegraph : « Lorsque je me déplace, comme durant mon récent voyage en Europe, l’église qui invite paie les frais de déplacement. S’il y a des dépenses personnelles de voyage, je les prends en charge personnellement. »
Hillsong, plus particulièrement au travers de sa musique, est devenue la marque chrétienne la plus puissante dans le monde.
Mais pas sans provoquer de controverses.
Le Sunday Telegraph a pu confirmer que, le mois dernier, les autorités fiscales ont finalisé une enquête sur une entité liée à Hillsong et aux Houstons et a reconfirmé son statut défiscalisé. Un porte-parole de Hillsong a déclaré que le processus d’approbation a commencé l’année dernière et s’est achevé le mois dernier.
Michael Hardy, assistant commissaire de l’administration fiscale, a récemment répondu à une récente enquête parlementaire sur le secteur des organisations à but non lucratif que les autorités fiscales manquaient de main-d’œuvre pour contrôler les organisations caritatives et religieuses.
Une fois que le statut d’utilité publique, qui permet les dons défiscalisés, est accordé, les églises et les organisations caritatives deviennent « techniquement invisibles pour les Finances Publiques » a-t-il déclaré.
Selon l’assistant commissaire de l’administration fiscale, en raison de manque de personnel, la plupart des enquêtes sont bouclées en un ou deux jours. L’année dernière, l’administration fiscale a examiné 200 organisations à but non lucratif, a retiré la défiscalisation à 16 d’entre elles et 13 autres ont du prendre des « mesures correctives » pour maintenit leur statut.
Le directeur des finances de Hillsong, Peter Ridley, dit de la certification fiscale : « Il n’y a pas eu de réserve, Leadership Ministries Inc a été certifié à nouveau comme une institution religieuse défiscalisée par les Finances Publiques. »
L’opacité d’Hillsong et l’administration fiscale australienne
En 1983, Hillsong était une petite congrégation de 45 personnes ; aujourd’hui, l’organisation revendique plus de 20 000 membres répartis sur quatre « campus » à Sydney et un autre à Brisbane. Pour de nombreux fidèles, Hillsong a été une bénédiction, les connectant à une communauté religieuse dynamique impliquée dans des questions sociales.
Pour autant les critiques soutiennent que Hillsong s’appuie sur ce que certains qualifient de “prémisse non biblique” : les fidèles doivent donner au moins 10 % de leur revenu à l’église à titre de « dîme et offrande ». C’est crucial pour le succès de Hillsong.
En 2008, malgré la crise financière mondiale, la congrégation a versé 17,2 millions de dollars en « dîmes » – pour la plupart en espèces, selon d’anciens membres. Chaque membre est censé donner au moins 10 % de son revenu ou faire face à des questions sur sa vie de prière, disent-ils.
Les comptes de Hillsong en 2008 (les plus récents disponibles) révèlent que l’église a gagné 32 millions de dollars de revenus supplémentaires en plus des dîmes, dont 10,2 millions provenant de « formation et ressources » et 4,6 millions de frais de conférence.
Il n’y a aucune mention dans ses comptes sur la manière dont au moins 2 millions de dollars de subventions de la part du gouvernement fédéral et de l’État au cours de la dernière décennie ont été dépensés.
En 2004, le gouvernement de NSW a retiré une subvention de 414 000 dollars à la communauté aborigène de Riverstone, dans l’ouest de Sydney, après qu’il a été révélé que l’argent avait été détourné pour les salaires du personnel de Hillsong, dont 103 584 dollars pour un ancien cadre.
Cela n’inclut pas non plus les revenus des opérations de Hillsong en Afrique du Sud, en Grande-Bretagne, en Suède et en Ukraine.
En 2009, Hillsong a absorbé la Garden City Christian Church de Brisbane, et en mars de cette année, elle a annoncé son intention d’établir une branche aux États-Unis à New York.
Où va l’argent ?
Les critiques disent que Hillsong a exploité son régime défiscalisé pour créer une corporation qui ne rend des comptes qu’à Brian Houston. Le sénateur indépendant Nick Xenophon fait pression sur le gouvernement fédéral pour créer une commission des organismes de bienfaisance afin de surveiller les églises comme Hillsong.
« Hillsong et les églises dans le même genre échappent à l’impôt et à la surveillance publique. Une fois que leur statut est approuvé par l’administration fiscale, il n’y a pas de redevabilité ni de transparence » explique Xenophon.
Hillsong n’est pas tenu de déposer une déclaration fiscale, ni d’expliquer comment elle génère ses revenus. Chaque année, l’église dépense presque tout ce qu’elle gagne. En 2008, elle a dépensé 20,7 millions de dollars pour les « services religieux » et 4,6 millions de dollars pour les « missions et l’aide à l’étranger ». C’est tout ce que l’on peut savoir.
« Les dons de bienfaisance sont ce que Hillsong dit qu’ils sont », affirme le pasteur rival des Assemblées de Dieu, Phillip Powell.
Hillsong gère sa propre école biblique, Hillsong International Leadership College, qui compte 900 étudiants, et organise au moins quatre conférences chrétiennes chaque année, dont la conférence Hillsong qui a attiré cette année 25 000 personnes à l’Acer Arena de Sydney.
C’est le plus grand événement du calendrier de Hillsong, un spectacle de recrutement pour les nouveaux donateurs. Ensuite, il y a les ventes des 12 livres de Houston et les conférences qui l’emmènent lui et sa femme à travers le monde. Hillsong Television, mettant en vedette les Houston, est diffusée dans 160 pays.
Houston a toujours affirmé que tout membre pouvait consulter les registres financiers de l’église, mais un membre de Hillsong a déclaré au Sunday Telegraph que sa demande avait été rejetée : « on m’a dit qu’il n’y avait plus de copies disponibles, rien en format numérique non plus. On m’a dit de revenir dans quelques mois. »
Un autre ancien membre de Hillsong, Steve West, a quitté l’église en 2006 après avoir n’avoir pas pu accéder aux registres. Il dit que la responsabilité financière de Hillsong est discutable : « elle est maintenue par des personnes volontaires et celles qui sont conditionnées à ne pas poser de questions, car la critique est impie. »
Après des mois de tentatives, West a obtenu un rendez-vous avec le directeur général de Hillsong, George Aghajanian : « je suis parti de la réunion sans avoir vu un seul chiffre, affirme-t-il, ils ont refusé de me montrer quoi que ce soit. »
Nick Xenophon estime que ce secret est excessif et injustifié. Il dit : « Chaque contribuable australien subventionne ces organisations et le mode de vie de leurs dirigeants. Nous avons le droit d’avoir accès à leurs registres et finances. »
Un montage juridique sophistiqué pour ne pas payer d’impôts
Steve West remet également en question la solidité de la congrégation de Hillsong, affirmant qu’elle perd la moitié de ses membres tous les cinq ans. « Comparé à toute autre dénomination, c’est un taux de rétention atroce, dit-il, c’est couvert parce que Hillsong a un afflux important de chrétiens, principalement des gens qui changent de dénomination, et un taux beaucoup plus faible de convertis de la société en général. »
Derrière ce rideau de secrets, Hillsong utilise des entreprises à but non lucratif et des associations incorporées pour gérer une machine à faire de l’argent enviée par toute entreprise de vente et de marketing séculière.
L’origine de la liberté financière de la famille Houston est une autre entité, l’association incorporée de NSW Leadership Ministries Inc (LMI). Grâce à LMI, une entité à but non lucratif, Brian et Bobbie Houston jouissent d’un style de vie plus proche de celui des dirigeants d’entreprise que du clergé. Ils bénéficient de voyages internationaux et de l’usage de propriétés en bord de mer à plusieurs millions de dollars sans impôt sur les avantages marginaux.
Le dernier rapport de LMI indique que son but est de fournir direction et leadership aux églises des Assemblées de Dieu en Australie et de faciliter le ministère d'enseignement de Brian et Bobbie Houston.
« si votre organisation peut persuader l’administation fiscale d’une adhésion à un système de croyances religieuses, cela change tout. »
LMI a réparti près d’un million de dollars entre les Houston et leurs associés, exonérés d’impôt, chaque année au cours de la dernière décennie grâce à une faille juridique que des pasteurs des Assemblées de Dieu comme le patron de Hillsong ont habilement exploitée.
Une loi anglaise vieille de 400 ans appelée le “Statut d’Élisabeth” stipule que la religion est par définition une activité caritative. En vertu de cette loi archaïque, même la Fondation athée est exonérée d’impôt.
En 1986, le gouvernement Hawke a introduit l’impôt sur les avantages marginaux et a renforcé la primauté de la religion sur les autres formes de charité dans le système fiscal.
En vertu de la législation sur les avantages marginaux, les institutions à but non lucratif telles que les hôpitaux sont autorisées à payer des dépenses telles que les paiements hypothécaires jusqu’à un maximum de 9095 dollars par personne et par an avant de devoir payer un impôt sur les avantages marginaux.
Une œuvre de charité non religieuse peut payer jusqu’à 16 050 dollars par employé avant que l’impôt sur les avantages marginaux ne soit applicable.
Mais si votre organisation peut persuader l’administation fiscale d’une adhésion à un système de croyances religieuses, cela change tout. Il n’y a pas de plafond s’appliquant aux ministres du culte dans l’exercice de leurs fonctions, et ils peuvent être payés 100 % de leurs salaires en avantages marginaux.
Matthew Honan, directeur général de l’entreprise de gestion de salaires The Remunerator, dit que cela visait à aider les petites églises en difficulté à retenir le personnel peu rémunéré qui serait autrement parti pour l’industrie privée. « Il s’agit de faire durer un petit salaire plus longtemps, afin que les églises puissent poursuivre leurs bonnes œuvres. Cela n’était certainement pas destiné à s’appliquer aux institutions ayant un chiffre d’affaires de plusieurs millions de dollars » explique Honan.
Ridley se défend : « Nous ne payons pas Brian Houston ni aucun membre du personnel ministériel 100 %, ni même proche de ce montant, en avantages marginaux. Le pasteur Brian ne conduit pas de véhicule LMI. Les véhicules à moteur listés par LMI sont conduits par divers employés de LMI. »
Un pasteur d’une autre église Assemblée de Dieu dit que la plupart des églises de cette dénomination profitent de cet avantage fiscal, « mais cela devient une question de conscience pour beaucoup d’entre nous. Pourquoi ne devrions-nous pas payer d’impôt sur de gros revenus ? La Bible dit : "Rendez à César ce qui est à César". Ces arrangements sur les avantages marginaux manquent d’éthique et devraient être examinés. Ils n’étaient pas destinés à permettre aux pasteurs comme Houston de voyager à travers le monde. »
Le secrétaire fédéral au Trésor, Ken Henry, a recommandé l’élimination progressive de ces avantages pour les églises au profit de subventions gouvernementales directes. Cela aurait été une catastrophe pour LMI et Hillsong.
À la grande satisfaction de nombreux pasteurs ADD, l’ancien Premier ministre Kevin Rudd a ignoré la recommandation de Henry. « L’implication dans l’église est toujours le meilleur moyen d’optimiser vos dons et de réaliser vos rêves », a tweeté Brian Houston le 1er juillet.
Cependant, l’ascension de Julia Gillard, athée, au gouvernement pourrait signifier que cette ère dorée prendra éventuellement fin. Des membres du Parti travailliste bien informés disent que le trésorier Wayne Swan pourrait se préparer à revoir les exigences de rapport financier et de déclaration des églises et des œuvres de bienfaisance. Actuellement, LMI a toute discrétion sur la manière dont elle récompense les Houston et leurs associés.
Comment Leadership Ministries Inc. a enrichi les Houston
En temps normal, il n’y a aucune surveillance par la Commission australienne des valeurs mobilières et des investissements, ni même par le bureau des impôts. LMI dépose ses déclarations auto-évaluées auprès des institutions financières gouvernementales. Cependant, les comptes de LMI ne sont pas audités professionnellement pour vérifier leur exactitude ou leur conformité légale.
LMI est dirigée par un « comité », mais il n’est pas obligé de révéler qui sont les membres du comité. Ridley a signé les comptes de 2008 en tant qu’« agent public » de LMI. Il a nié tout conflit d’intérêts mais a confirmé qu’il occupait toujours les deux rôles. La secrétaire personnelle de Brian Houston à Hillsong, Megan Ivory, était également membre du comité en 2008.
Pendant trois ans après son incorporation en 2001, LMI n’a pas déposé de comptes, enfreignant ses obligations de rapport auprès des institutions financières. Poussé par un journaliste du Sunday Telegraph, LMI a déclaré un excédent net de seulement 21 658 dollars pour l’année se terminant en décembre 2002, 12 739 dollars en 2003 et 69 041 dollars en 2004 (LMI est maintenant entièrement conforme).
Mais cet excédent ne raconte pas toute l’histoire. En vertu de leur statut d’exonération fiscale en tant que ministres du culte, les Houston ont droit de récupérer tous leurs frais de subsistance auprès de LMI, y compris les hypothèques de logement, les voyages à l’étranger, les véhicules à moteur et les cartes de crédit. Et LMI est en droit de récupérer toute la taxe sur les biens et services payée par les Houston. C’est une victoire pour tout le monde sauf pour le fisc et les contribuables ordinaires.
Le coût des défiscalisations religieuses pour l’Australie est de plus de 31 milliards de dollars par an, à l’exclusion des défiscalisations dont bénéficient des entités comme LMI, mais elles ne sont pas tenues de déclarer ces chiffres.
Dans son propre rapport, LMI révèle : « Le ministère a pu enseigner et partager le message de l’Évangile dans des pays et des cultures à travers le monde. » Et cela coûte cher, compte tenu de la passion de Brian Houston pour les voyages. Au cours des huit derniers mois, il a visité les États-Unis, l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Zélande, la France, l’Angleterre, l’Allemagne et le Portugal.
En 2008, les « dépenses d’exploitation du ministère » de LMI s’élevaient à près de 991 000 dollars, poussant l’association à une perte de 166 000 dollars. LMI n’est pas obligé de révéler les noms de ses employés, ni leurs revenus. Les comptes de 2008 de LMI font référence à cinq employés. Chaque employé devrait être un ministre du culte pratiquant pour bénéficier de l’aubaine fiscale.
Il y a des dizaines d’entités à but non lucratif dans la structure de Hillsong qui sont légalement autorisées à payer des dépenses exonérées d’impôts aux pasteurs.
LMI a également bénéficié aux activités immobilières des Houston
En 2002, LMI a payé aux Houston 650 000 dollars pour un appartement de luxe de 100 m² en bord de mer à Bondi, maintenant évalué à 1,3 million de dollars.
En octobre 2004, les Houston ont vendu une propriété de 12 hectares sur la rivière Hawkesbury à Wilberforce à LMI pour 780 000 dollars – empochant un profit de 535 000 dollars sur son prix d’achat six ans plus tôt. Les agents locaux disent que le terrain vacant vaut maintenant environ 1,2 million de dollars.
Les Houston sont répertoriés comme locataires de ces deux propriétés. Leur adresse résidentielle est une somptueuse maison à Glenhaven, dans le district de Hills de Sydney. Brian Houston a déclaré au Sunday Telegraph : « Les propriétés de Bondi et de Wilberforce sont destinées à des fins ministérielles. »
LMI est également exemptée de payer les droits de timbre, économisant ainsi 51 000 dollars supplémentaires sur ces achats.
Les journaux de News Limited ont rapporté le 26 août 2003 que Joel Houston a acheté un appartement de 676 000 dollars à quelques minutes à pied de l’appartement appartenant à LMI, payant 276 000 dollars d’avance. Le même jour, Brian et Bobbie Houston ont payé 650 000 dollars pour l’appartement voisin de celui de Joel. Les deux propriétés valent 950 000 dollars selon l’agent local Paul Stern. Exactement un an plus tard, le fils Ben a acheté un appartement de 412 000 dollars quelques rues plus loin.
Steve West pense que jusqu’à ce que le gouvernement fédéral place Hillsong sous une plus grande surveillance, elle ignorera toutes les critiques extérieures. « Le succès de Hillsong est né de la critique, et elle a développé certains mécanismes spécifiques pour y faire face. Je considère ces mécanismes comme l’aspect le plus sinistre de l’organisation » déclare-t-il.
À la lumière de cet article, peut-on se permettre d’accorder autant de liberté et d’opacité à une organisation comme Hillsong France ?
Excelsior,
Tiavina Kleber